mercredi 30 avril 2014

Conseil municipal d'Argenteuil de ce mardi 29 avril : un conseil municipal bien ordinaire. Compte-rendu sommaire.



Drôle d’ambiance au Conseil municipal d’Argenteuil hier au soir avec l’absence du chef de file de l’opposition PS « retenu » à Paris par son soutien zélé à M Valls (vote acté à 20 heures 15). Drôle d’ambiance avec la relégation de l’ensemble de cette opposition au fond de la classe, de dos complètement à un public largement favorable au nouveau maire et vociférant tout au long de la soirée. Cela rendait très difficile l’écoute des débats.
La seule annonce qui a été véritablement faite lors de ce conseil qui a duré plus de six heures a été celle de l’abandon total de la mise en place de la réforme dite des rythmes scolaires pour la rentrée de septembre 2014.
Le conseil proprement dit a été précédé d’une longue intervention d’un cabinet d’audit qui a eu le mérite d’être clair, non pas sur la situation réelle d’Argenteuil, mais sur les conséquences dramatiques du plan Valls sur les finances locales et donc sur le service public municipal. Il a cité un proverbe dont nous nous souviendrons, à propos de l’austérité soit disant « partagée » : « Le gros maigrit, le maigre meurt ». Sur les 11 milliards d’ « économies » prévues, 22% porteront sur les collectivités territoriales. Cela aura pour conséquence de réduire du quart les dotations d’Etat, fondement des recettes des communes. « Une situation inédite que vont subir toutes les collectivités ».
Pour ce cabinet, la situation de la commune est dans le rouge (Ah bon ?). Elle est « très périlleuse »,  le compte de 2013 est même en situation de « déséquilibre » qu’il faut de toute urgence  supprimer.
Pour ce qui est de l’ « effort fiscal » demandé à la population, il place Argenteuil          parmi les premiers, ce n’est pas une découverte. La suppression des « abattements » pour la majorité des contribuables locaux, votée dans l’incognito l’an passé par la précédente municipalité, a augmenté cet effort de 1,15 en 2013 à 1,25 cette année.
Une partie importante de l’exposé concernait l’analyse des dépenses de fonctionnement. Les dépenses de personnel auraient augmenté de 3,3% par an. Le total des effectifs municipaux aurait cru de 300 ces six dernières années.
Les nombreuses réalisations municipales (rénovations d’écoles et autres) auraient entraîné une très forte hausse de l’endettement, faisant passer la « durée de cette dette » de 21 ans en 2008 à u n siècle et demi ( !) en 2014.
Selon ce cabinet, la renégociation des emprunts toxiques aurait été effectuée au prix fort, et si l’on comprend bien. Selon lui, que les communes continuent à subir passivement ces emprunts ou les renégocient, c’est toujours au bénéfice des banques. On n’avait pas besoin de nous le dire pour le savoir. Quant aux nouveaux emprunts, ils se font toujours à ce prix fort : plus de 4 % en tout cas.
La moindre des choses serait que l’étude de cabinet soit en libre accès pour la population et le personnel communal qui ensemble aurait les moyens de préciser un certain nombre de choses. Même si, connaissance précise ou pas, on se doute que les finances locales, et celles d’Argenteuil en particulier, ne peuvent qu’être dans le rouge.

Pour le reste, sur les orientations de la nouvelle municipalité, rien, vraiment rien de rien lors de ce conseil.
La nouvelle municipalité n’a guère ajouté à la présentation du cabinet, et n’a fait ensuite que répéter sur la situation très difficile des finances locales.
S’il faudra encore attendre pour connaître les orientations générales de la nouvelle municipalité ne serait-ce que pour les huit mois qui restent de cette année 2014, il en est une, même si elle n’a pas été énoncée comme telle mais a transpiré tout au long de la soirée : la réduction des effectifs des agents de la commune : « resserrer la gestion », « supprimer les doublons ». Les frais de personnel : « un montant insoutenable pour les finances de la Ville », selon X Péricat, 1er adjoint.

Dans le débat, la nouvelle municipalité s’est faite mouchée par un élu de l’opposition sur une décision de « première diminution des impôts dès avril » promise par G. Mothron durant la campagne électorale, et dont il n’est plus apparemment question.

La soirée d’hier a donné une impression d’un « remake » de 2008, inversé seulement. Grosso modo : la situation financière va mal, c’est de la faute de la gestion de ceux qui nous ont précédé.
Si la population se levait pour « contrôler » les décisions municipales mois après mois, il y aurait sans doute bien des lièvres à lever, bien des choix à contrarier, etc. Mais au-delà, les communes doivent faire face à d’énormes tâches. En premier lieu, c’est sur elle que pèse l’organisation des locaux scolaires qu’il faut entretenir et adapter, et le fonctionnement matériel de l’école primaire. Et la meilleure gestion, la plus contrôlée, ne pourra dans une commune populaire comme Argenteuil, que donner que ce qu’elle a : des difficultés financières pour répondre aux besoins.
C’est la société capitaliste qui doit laisser la place à une autre où les gigantesques moyens seront mis au service de tous, où le crédit (  à dix ans, à un siècle ! ) sera mis au service du développement de toute la société.
En attendant, les priorités locales sont dans le maintien de ce qui est vital aux milieux populaires de la localité et ce qui participe à unir la population pour ses combats futurs. Elles sont également dans le maintien évident du personnel existant. Tous les employés municipaux sont utiles. Et dans la situation actuelle, l’emploi et la lutte contre sa précarité sont des priorités, une priorité qui doit être partagée par toute la population.

                                                                     Dominique MARIETTE

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