lundi 31 mars 2014

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière du lundi 31 mars 2014



Le Parti socialiste récolte ce qu’il a semé

La défaite cinglante du Parti socialiste a donc poussé Hollande à sacrifier Ayrault et à le remplacer par Valls. Tous les commentateurs ainsi que la gauche vont gloser, de nouveau, sur le « changement ». Mais personne ne peut croire qu’il suffira de remplacer Ayrault par Valls pour mettre un coup d’arrêt au chômage et au recul des conditions de vie !
     Le nouveau gouvernement décidera au mieux un coup de pouce aux plus défavorisés mais il ne sera que symbolique et il ne suffira pas à compenser les reculs qui dégradent la vie de millions de familles.
     En admettant que Valls puisse conduire son équipe avec plus de poigne qu’Ayrault, cela ne changera rien au fait que le gouvernement n’a pas de prise sur l’économie capitaliste. Ayrault a été impuissant face à la crise, comme l’a été le duo Sarkozy-Fillon et comme le sera le prochain attelage ministériel.
     La personnalité de Hollande n’y est pour rien. Hollande, Sarkozy et ceux qui rêvent de les remplacer, Le Pen comprise, se placent tous dans le cadre de la société capitaliste dominée par la bourgeoisie. Ils s’engagent à gérer ses affaires et se mettent de fait sous la dépendance du grand patronat et des financiers qui font et défont l’économie.
     Autant dire que le remaniement gouvernemental, censé répondre au désaveu exprimé dans les urnes, ne changera que la vie des ministres d’hier et de demain.
     Au-delà de cette agitation institutionnelle, les résultats des municipales expriment un rejet profond de la politique de Hollande par les classes populaires. Même dans les villes ancrées depuis des décennies à gauche comme Nevers, Roubaix, Quimper, ou encore Limoges, dirigée par la gauche depuis 1912, les électeurs ne se sont pas mobilisés et les villes sont passées à droite.
     Les socialistes espéraient un sursaut chez leurs électeurs. En vain ! Il est un chiffre qui ne trompe pas, celui de l’abstention. À 38 %, et souvent 50 ou 60 % dans les quartiers populaires, celle-ci donne la mesure du discrédit du pouvoir socialiste qui s’était déjà manifesté au premier tour.
     En moins de deux ans, le gouvernement socialiste a déçu et écœuré jusqu’à l’électorat le plus ancien et le plus populaire du Parti socialiste. Et pour cause !
     À la crise et aux attaques patronales, s’est ajoutée la politique anti ouvrière du gouvernement. Au chômage, se sont ajoutés le chantage à la compétitivité, la flexibilité, les reculs des droits sociaux encouragés et légalisés par le gouvernement. Au recul des salaires et du pouvoir d’achat se sont ajoutées les augmentations d’impôt.
     La victoire dont la droite se prévaut est la conséquence du rejet massif du PS par les classes populaires. Les électeurs de droite ont voté là où les électeurs de gauche se sont abstenus pour ne pas cautionner les représentants d’un gouvernement qui les piétine.
     Quant à la poussée du Front national dans les quartiers ou certaines villes populaires, elle résulte, elle aussi, de l’écœurement et du sentiment de trahison que la gauche au pouvoir a engendrés.
     Lutte Ouvrière n’était pas présente au second tour de ces municipales. Là où les listes Lutte Ouvrière existaient au premier tour, elles ont permis à tous ceux qui voulaient rejeter le gouvernement de le faire en affirmant les objectifs propres aux travailleurs, en particulier l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous.
     Cette politique, pour faire entendre le camp des travailleurs, a été approuvée par près de 72 000 électeurs qui ont voté pour l’une des 204 listes que nous avons présentées.
    Ces suffrages montrent qu’il existe un courant dans la classe ouvrière qui, en dehors du jeu des politiciens bourgeois, met en avant le combat des travailleurs pour leurs intérêts de classe. Une fraction qui veut affirmer son rejet de l’ordre capitaliste et de l’exploitation qui mènent toute la société vers la catastrophe. Il faudra que ce courant continue d’affirmer aux élections européennes une politique, des valeurs et des objectifs exprimant les intérêts de la classe ouvrière.
     Le glissement à droite de la vie politique nationale est l’expression d’un recul pour les travailleurs, avec des conséquences directes pour ceux qui habitent les villes passées au FN.
     On ne contrecarrera pas ce courant dans les urnes en se raccrochant au vieux fatras réformiste, même remis au goût du jour, ni en restant passif devant les comédies électorales.
     Le salut pour la classe ouvrière viendra de ses mobilisations pour changer le rapport de force, en un mot, de la lutte de classe consciente.

Second tour : pas de miracle dans les urnes



Le PS subit une débâcle. L’abstention est encore plus forte au second tour qu’au premier, en particulier dans les quartiers populaires. Ses dirigeants et ses notables paient ainsi le rejet massif par les travailleurs de la politique anti-ouvrière menée par Hollande et ses soutiens. Cette politique renforce de ce fait la droite qui gagne plus de 110 grandes villes. C’est ce même écœurement qui fait monter le Front national.
     Certains, comme Jean-Luc Mélenchon ou Pierre Laurent, du Parti Communiste, dénoncent « le virage à droite de Hollande » et l’exhortent à « entendre le message » et à changer de politique et pas seulement de ministres. Mais l’un et l’autre savent, par expérience car ils ont déjà été au gouvernement avec le PS, que Hollande et les socialistes sont prêts à perdre les élections plutôt que d’égratigner, même un peu les intérêts du patronat.
      Il faut souhaiter que le monde du travail profite de la leçon pour prendre conscience que pour changer son sort, il dispose d’un moyen plus puissant et plus efficace que les urnes : la lutte de classe.

Argenteuil : quand on refuse de se poser les questions, on est sûr de ne jamais trouver les réponses



Je croise ce matin l’encore adjointe PS à la vie des quartiers, accompagnée de deux membres du « cabinet » du maire battu hier. La première refuse de me dire bonjour et me dit : « Vous avez donné la ville  à la droite ». Les secondes approuvent. « Vous avez » sans doute fait-elle allusion à ceux dont nous-mêmes- qui n’avons pas donné de consignes de vote.
         C’est dommage que ces gens-là ne lisent pas Lutte Ouvrière. Le titre de notre hebdomadaire d'après-premier tour pourrait, au-delà des réponses locales –et il y en a- les éclairer : « En menant la politique du patronat, le gouvernement Hollande renforce la droite et l’extrême-droite ».
          Mais cela les intéressent-elles ?
                                                                           DM

Sannois (95) : un Pater exaucé



Dans cette commune, une petite satisfaction pour nombre d’anciens au terme de ce second tour. La défaite du maire sortant à Sannois qui avait eu plusieurs démêlés avec des personnes âgées ces dernières années. Apparemment, un certain nombre d’entre eles les lui ont bien rendus.
         Sur les hauts de Sannois et devant le Monoprix de la ville, on jubile.

dimanche 30 mars 2014

Argenteuil : résultats du deuxième tour


2 ème tour :
Inscrits : 52 862
Votants : 31 051
Blancs et nuls :1487
Exprimés : 29 565
PS P Doucet : 14 689 49,68 %
UMP : G Mothron : 14 876  50,32%


 1er tour (rappel)

Inscrits : 52 858
Votants :28 202
Blancs et nuls : 1410
Exprimés : 26 792
Divers gauche Z Sotbar : 689    2,57%
Lutte Ouvrière   D Mariette: 837                3,12%
PS : 11121   P. Doucet          41,77 %
Centre Droit S Bellouti 455   1,70 %
UMP : 11 846  G Mothron            44,21%
Front de G. 1760   C. Sellier    6,62%

Chômage des séniors : des chiffres édifiants



Le nombre de demandeurs d’emploi de plus de 50 ans n’exerçant aucune activité a augmenté de près de 70 % ces quatre dernières années. Quant à celui des chômeurs de plus de 60 ans il a progressé sur la même période de… 874% ! Le seul résultat des attaques menées ces dernières années par Sarkozy puis par Hollande pour satisfaire le grand patronat est la paupérisation des travailleurs, à commencer par les plus âgés.
Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère : on n’en veut pas de cette société là.