jeudi 30 janvier 2014

Mory Ducros-Rhône-Alpes : une correspondance dans notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

Mory Ducros - Rhône-Alpes : Fermetures et licenciements, avec le soutien du gouvernement

Le tribunal de commerce décidera le 31 janvier, probablement, d'accepter le repreneur Arcole industries, principal actionnaire de Mory Ducros, qui avait déjà supprimé 700 emplois en 2012 lors de la création de l'entreprise par la fusion de Ducros express (ex-DHL France) et Mory, et qui l'a mise en faillite.
Son offre de reprise est la seule « globale », mais avec seulement 2.210 emplois conservés sur plus de 5.000, sans compter les 2 000 sous-traitants. Sur 85 agences, 50 seulement resteraient. Arcole a annoncé son plan le 23 janvier, lors d'un comité d'entreprise, en prétendant avoir fait un gros effort puisqu'au départ il prévoyait de garder 43 agences et 1 900 salariés ! Les salariés licenciés recevraient chacun 7 000 euros d'indemnité supra-légale, ce qu'ils jugent nettement insuffisant. Cette annonce a suscité la colère de travailleurs, qui ont alors envahi le comité d'entreprise.
Dans la région Rhône-Alpes, l'agence d'Annecy (26 salariés) serait fermée et celle de Chambéry passerait de 25 à 18 salariés. Et, pour la banlieue lyonnaise, l'agence de Vénissieux (168 salariés) fermerait. Celle de Saint-Priest serait maintenue, mais avec seulement 57 salariés sur plus de 100 actuellement. Les travailleurs se doutaient qu'une des deux agences, très proches, disparaîtrait, mais ne pensaient pas que la deuxième serait réduite de moitié. Dans ces conditions, on se demande où la direction compte effectuer les 27 reclassements promis pour Vénissieux.
C'est ce projet que le gouvernement soutient, en prêtant 17,5 millions d'euros à Arcole et en promettant aux licenciés 500 propositions d'emplois dans des entreprises publiques comme La Poste ou la RATP. Des patrons du transport routier auraient également promis d'aider 1.000 salariés à retrouver un emploi au moyen d'une « bourse d'emplois dédiée ». Les futurs licenciés, bien sûr, n'en croient pas un mot, d'autant que les professionnels du transport routier se montrent très sceptiques sur ces possibilités. Les seuls à se montrer optimistes sont le préfet de la région Rhône-Alpes... et Montebourg.
Ne manquant pas de culot, le futur repreneur menace de tout abandonner en cas de protestation des travailleurs, sous prétexte que cela menacerait l'entreprise ! Cela n'a pas empêché les travailleurs de Vénissieux et Saint-Priest de faire grève et bloquer leurs sites les 11, 12 et 13 janvier, car ils n'ont aucune confiance dans Arcole. Après avoir vécu des cessions successives, avec chaque fois des emplois supprimés, ils n'ont aucune illusion sur ce qui les attend, mais veulent pouvoir « partir dignement » et en ayant de quoi vivre.

                                                                       Correspondant LO

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