mardi 26 novembre 2013

Interdiction des licenciements, hausse des salaires et des pensions, non à la TVA : pour défendre les revendications du monde du travail, il faut s'attaquer au patronat et au gouvernement à ses ordres

Comme je m'y étais engagé, j'ai rejoint ce midi boulevard Haussmann le rassemblement initié par la CGT, FO et Solidaires à l'occasion du vote au Parlement de la nouvelle attaque en cours contre les retraites. Comme il fallait s'y attendre, bien peu de participants, quelques-uns de la localité et de Bezons parmi eux.
     Pour nombre de militants de la CGT, ce nouveau rassemblement était une nouvelle fois seulement pour donner l'impression de faire quelque chose sans aucune intention de le faire sérieusement. Sur cette question, ci- dessus, un article sur l'inaction des dirigeants confédéraux, extrait de notre hebdomadaire de cette semaine. Par ailleurs, à la suite l'appel, lui, sérieux, à manifester, de notre communiqué de ce lundi 25.11.

Un article extrait de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

Malgré la démission des centrales syndicales : Il faut que les travailleurs prennent l'offensive

Alors que de nombreuses catégories n'hésitent pas à descendre dans la rue contre la politique du gouvernement, les travailleurs, pourtant les plus touchés par la crise et les attaques patronales, apparaissent comme les grands absents des mobilisations actuelles. Mais il faut dire que les organisations se réclamant de la classe ouvrière refusent de préparer une réelle mobilisation.
      Lors du mouvement contre l'écotaxe qui, pour bien des travailleurs, a été l'occasion d'exprimer leur colère, les dirigeants de la CGT, Thierry Lepaon et Éric Aubin, ont dénoncé à juste titre le fait que la manifestation du 2 novembre à Quimper était en partie organisée par le Medef. Mais en refusant d'y être présents pour y défendre les revendications ouvrières, ils ont de fait laissé les travailleurs sans perspective. Ceux-ci n'avaient plus le choix qu'entre aller à cette manifestation pleine d'ambiguïtés ou à celle de Carhaix, organisée le même jour par la CGT, la CFDT, la FSU et le Front de gauche, mais qui apparaissait comme une diversion et était tout aussi pleine d'ambiguïtés, en particulier par son soutien de fait au gouvernement et à son écotaxe.
      Les militants ouvriers, qui s'inquiètent de voir le patronat et la droite donner le ton, ont bien raison. Mais la seule façon d'éviter cela serait que les travailleurs prennent la tête de la contestation de la politique du gouvernement et la placent sur leur propre terrain, celui de la lutte contre le grand patronat responsable de la crise, du chômage et de la pauvreté qui monte. C'est en apparaissant comme le fer de lance de la lutte contre le grand capital que la classe ouvrière pourra entraîner derrière elle l'ensemble des catégories sociales touchées par la crise. Si la CGT en avait eu la volonté politique, elle aurait certainement eu la force de donner à une manifestation comme celle de Quimper un autre ton, axé sur les revendications ouvrières.
     Mais les directions syndicales sont avant tout préoccupées de ne pas gêner ce gouvernement, ce qui laisse le terrain libre à d'autres forces, ennemies du monde du travail.
      Aucune des centrales syndicales n'a comme politique de dénoncer le gouvernement Hollande pour ce qu'il est, un adversaire du monde du travail et de l'ensemble des catégories populaires, et surtout pas de prendre l'initiative des mobilisations qui en découlent. Et les critiques faites au gouvernement restent pour le moins mesurées que ce soit sur l'écotaxe, les retraites ou les licenciements. Éric Aubin, n°2 de la CGT, plus responsable vis-à-vis du gouvernement que des travailleurs, a même reproché à Hollande de céder sur l'écotaxe à des manifestations violentes, s'inquiétant du « risque de débordement ».
      Depuis qu'Hollande a été élu, la seule manifestation sérieuse a été celle contre la réforme des retraites du 10 septembre dernier, restée pourtant sans suite. La CGT appelle le 26 novembre à une journée sur la question des retraites en se limitant à demander des amendements à la réforme Hollande. Au lieu de préparer une lutte sérieuse, la direction de la CGT recourt à des diversions. Dans le même temps, elle refuse d'appeler à la manifestation du 1er décembre contre la hausse de la TVA, sous prétexte de ne pas se rallier à des décisions politiques, tout en réclamant au gouvernement une « réforme fiscale juste », ce qui ne signifie rien.
     Au lieu de pleurer sur le fait que le patronat se permet de prendre la tête de certaines manifestations, pourquoi les directions syndicales n'ont-elles pas appelé, ces derniers mois, les travailleurs à se mobiliser contre l'ensemble des plans de licenciements décidés par ce même patronat ? Dernièrement la CGT s'est montrée capable de mobiliser 10 000 personnes à Roanne pour protester, à juste titre, contre le fichage ADN de ses militants. Pourquoi n'est-il pas possible de le faire contre toutes les mesures gouvernementales qui frappent les travailleurs et à partir de là, de chercher à préparer une mobilisation croissante redonnant aux travailleurs la conscience de leur force ?
      La CGT, pas plus que les autres centrales, n'offre à la classe ouvrière une politique à même de la mobiliser. Mais les militants fidèles à leur classe peuvent agir en commençant par se faire entendre des directions syndicales pleutres pour leur imposer, par en bas, la politique nécessaire afin de faire reculer le grand patronat. Ils doivent pour cela mettre en avant leurs revendications de classe : l'interdiction des licenciements, le partage du travail entre tous sans perte de salaire et le contrôle des travailleurs sur les comptes des entreprises.

                                                                                             Marion AJAR

Le communiqué de Lutte Ouvrière du 25.11.13.

Lutte Ouvrière appelle à rejoindre la manifestation du Front de Gauche du 1er décembre contre la hausse de la TVA et à manifester aussi pour l’interdiction des licenciements
Les agriculteurs, les camionneurs et de nombreuses catégories sociales ont récemment exprimé leur colère contre la politique gouvernementale. Mais les salariés, qui sont les principales victimes de l’austérité et du chômage, n’ont jusqu’ici pas fait entendre leur voix. Pourtant, face aux coups redoublés du patronat et du gouvernement, il est vital que la classe ouvrière mette en avant ses propres revendications.
     Dimanche 1er décembre, le Front de Gauche organise une manifestation contre l’augmentation de la TVA. Lutte Ouvrière s’associe à cette manifestation car l’augmentation de la TVA est une attaque de plus contre le niveau de vie des couches populaires. Mais il est aussi nécessaire pour les travailleurs de défendre leur droit à un emploi et à un salaire permettant de vivre. C’est pourquoi Lutte Ouvrière manifestera aussi pour l’interdiction des licenciements, l’augmentation des salaires et leur indexation sur les prix, et pour le contrôle des travailleurs sur les comptes des grandes entreprises.

     Le cortège de Lutte Ouvrière se rassemblera dimanche 1er décembre à 13h, Place d’Italie, devant le centre commercial Italie2.

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