samedi 23 février 2013

« Rythmes scolaires : les dégâts de la réforme » : un article de l’hebdomadaire Lutte Ouvrière du 22.02.13.



Dans toutes les communes, la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires, effectuée sans moyens, sans véritable concertation et dans la précipitation, soulève de nombreux problèmes.
Par exemple dans la commune de Vaulx-en-Velin, en banlieue lyonnaise, la réforme coûtera dans l'année à la commune un million d'euros. Si elle est appliquée dès la première année, la commune touchera une subvention de 600 000 euros en 2013 et de 300 000 euros en 2014, mais plus rien ensuite. Et si elle n'est appliquée qu'en 2014, la commune ne sera dédommagée en tout et pour tout qu'à hauteur de 300 000 euros, une fois pour toutes. Pour elle, la réforme va donc surtout se traduire par une charge financière supplémentaire considérable... et durable. Cela alors que, dans le même temps, nouveau plan de rigueur oblige, le gouvernement annonce une réduction drastique de ses dotations aux collectivités locales.
     Sur un plan pratique, la réforme, qui entérine la suppression des Rased (réseaux d'aide spécialisés aux élèves en difficultés), décidée sous Sarkozy, se fera sans effectifs supplémentaires et sans adaptation des programmes, et donc sans aucun bénéfice pour les enfants. Pour les Atsem et Asem, agents spécialisés des écoles maternelles, elle risque de se traduire par un alourdissement de la charge de travail sur la semaine.
Réalisée dans la précipitation, elle aura même des conséquences inattendues, en contradiction avec l'objectif affiché. Par exemple l'activité piscine, qui est une activité considérée comme éducative et donc réalisée sur le temps scolaire, ne sera plus possible pour toutes les classes, en raison de la réduction de l'amplitude horaire.
     Autre exemple, la réforme prévoit que des animateurs prennent en charge les enfants de 15 h 45 à 16 h 30. Mais comment trouver des animateurs disponibles à cet horaire, alors que la commune a déjà bien du mal à en trouver à partir de 16 h 30, car ce sont souvent des étudiants ? Apparemment, le gouvernement a prévu cette difficulté puisqu'il a fait passer le taux d'encadrement requis de 10 à 14 enfants par adulte pour les moins de six ans, et de 14 à 18 enfants par adulte pour les plus de six ans. Ce qui, sans le dire, ouvre la voie à la transformation de ces « activités périscolaires riches et épanouissantes » en simples garderies.
Jean-Jacques LAMY

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire